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Femmes en Poésie
17 mars 2021

Li Qingzhao / 李清照 (1084 – vers 1155) : Amour et mélancolie

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Amour et mélancolie

(Chant sur la Brindille de Mume)

 

Le lotus rouge se fane

La nappe verte de bambou annonce l’automne

Je défais doucement ma robe de soie

et seule, saute dans la barque mouvante

Qui m’envoie un message à travers les nuages ?

Les oies sauvages sont déjà de retour

Mon pavillon d’ouest gémit au clair de lune

 

Rien n’arrête les pétales qui s’en vont au gré de l’eau

Si loin de l’autre, un même amour nous tourmente

Rien ne peut apaiser cette douleur qui se lisait déjà sur mon visage

Et commence maintenant à envahir mon cœur.

 

Traduit du chinois par Shi Bo

in, «A celui qui voyageait loin. Poèmes d’amour de femmes chinoises,

(VIIème – XVIème siècle) »

Editions Alternatives, 2000

 

Air : « Un rameau de prunus ».

 

Le parfum des lotus rouges a faibli, natte lisse comme le jade, automne

Doucement je dénoue ma jupe de soie fine

Et monte seule dans la barque d’orchis.

Des nuages qui a envoyé cette lettre de brocart ?

Quand les oies sauvages ont fini d’écrire leur signe,

La lune inonde le pavillon de l’ouest.

 

Les fleurs d’elles-mêmes fanent et se dispersent, les eaux s’écoulent à leur gré,

Une seule et même pensée amoureuse,

Deux lieux à notre peine sans fin.

Ce sentiment, nul leurre ne peut l’éliminer,

Sitôt tombé entre les sourcils,

Il remonte à la pointe du cœur.

 

Traduit du chinois par Stéphane Feuillas

in, « Anthologie de la poésie chinoise classique »

Editions Gallimard (Poésie) 1962

Voir aussi :

Tristesse de la séparation (17/03/2022)

Le printemps finissant (16/03/2024)

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