Mirabaî (1498 – 1546) : « Ô mon âme... »
Ô mon âme consacre-toi aux pieds de lotus de l’Indestructible
Tout ce que tu vois entre ciel et la terre, tout cela sera anéanti ;
Pèlerinages, voeux, discours philosophiques, séjour à Bénarès, tout cela est
inutile.
Ne t’enorgueillis point de ce corps qui retournera à la terre.
Ce monde est un jeu d’oiseaux : dès la tombée de la nuit, il cesse.
A quoi bon s’habiller comme un dévot et abandonner son foyer pour devenir
renonçant ?
A quoi sert à l’homme de devenir yogi s’il n’a a su se libérer des liens du
monde et qu’il reste prisonnier du filet des renaissances ?
Mirâ, faible femme, supplie les mains jointes : Ô Syam (1), je suis ta servante.
Ô Seigneur Girdhar nâgar (2), je t’en prie, coupe les liens qui me retiennent.
(1) Le « noir », autre qualificatif de Krishna, le dieu au teint sombre
(2) « Celui qui soulève les montagnes », l’un des nombreux noms de Krishna
Traduit de l’hindi par Nicole Balbir,
in, « Chants mystiques de Mirabaï »
Editions Les Belles Lettres,1979
Voir aussi :
« O mon ami... » (07/12/2024)