Jennifer Clement (1960 - : Pour une jumelle qui n’a jamais eu de robe de soie
Pour une jumelle qui n’a jamais eu
de robe de soie
Peut-être
que je vis deux vies
une pour elle et une pour moi
et que je ne regarde jamais dans les miroirs.
Qui est la femme
qui monte à cheval
se coupe le visage avec ses bagues
joue au poker
chante Haendel et collectionne les pierres ?
Qui est la femme
qui aime les choses brisées mange des orchidées
qui ne dort ni ne rêve
et goûte la rosée et le sang ?
Qui est la femme
qui dessine les lignes de sa main
et cherche des balançoires ?
Qui est la demi-chance
d u bréchet ?
il y a encore des sillons
sous mes côtes
là où elle se reposait contre moi.
Traduit de l’anglais par Marie Evangéline Arsenault
In, « Un siècle de poésie mexicaine, Anthologie »
Editions Ecrits des Forges / Le castor Astral, 2009
Voir aussi :
Tiens ma robe (10/02/2017)
Voyageurs (17/03/2017)