Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Femmes en Poésie
22 mars 2017

Joyce Mansour (1928 – 1986) : Chant arabe

108664214_1_

 

Chant arabe

 

L’œil bascule dans la nuit au moment du trépas

O la blanche fulgurance folie des ailes qu’on ne connaît pas

Ouatées de silence elles frôlent le bras sur l’oreiller

Et ouvrent l’œil rond à la nuit de l’impalpable

Le froid tisseur de tubéreuse trépigne sur ma pupille

          Je vois glisser la tenture mobile de l’horizon qui rutile

                                                                          [et qui s’agite

 

Telle une peau frémissante sur un corps qui se dérobe

La houle feutrée de mon abdomen se fige de peur démente

J’éternue mais je ne bouge pas

Et l’œil qui cloître mes rêves qui nage et qui clignote

L’œil envahit mes nuits

La nuit la nuit l’orage

L’œil éblouissant aux floraisons étranges

L’œil malade d’images

 

Rapaces,

Pierres Seghers éditeur, 1960

 

Voir aussi :

Bleu comme le désert (15/01/2017)

« Le téléphone sonne… » (18/02/2017)

Pericoloso sporgersi (29/04/2017)

Trous noirs (22/03/2018)

« Les vices des hommes... » (18/01/2019)

La cuirasse (17/12/2020)

Pour les 50 ans de Balthazar (17/12/2021) 

Papier d’argent (17/12/2022)

L’empire du serpent (17/12/2023)

Commentaires
Femmes en Poésie
Archives