Pernette Du Guillet (1520 – 1545) : « Quand vous voyez, que l'étincelle ... »
Quand vous voyez, que l'étincelle
Du chaste Amour sous mon aisselle
Vient tous les jours à s'allumer,
Ne me devez-vous bien aimer ?
Quand vous me voyez toujours celle,
Qui pour vous souffre, et son mal cèle,
Me laissant par lui consumer,
Ne me devez-vous bien aimer ?
Quand vous voyez, que pour moins belle
Je ne prends contre vous querelle,
Mais pour mien vous veux réclamer,
Ne me devez-vous bien aimer ?
Quand pour quelque autre amour nouvelle
Jamais ne vous serai cruelle,
Sans aucune plainte former,
Ne me devrez-vous bien aimer ?
Quand vous verrez que sans cautelle
Toujours vous serai été telle
Que le temps pourra affermer,
Ne me devrez-vous bien aimer ?
Rymes de gentile, et vertueuse dame D. Pernette Du Guillet, Lyonnoise,
Edité à Lyon par Jean de Tournes, 1545
Voir aussi :
« La nuit était pour moi si très-obscure… » (27/04/2017)
« Jà n'est besoin que plus je me soucie … » (13/03/2018)
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