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Femmes en Poésie
2 octobre 2021

Antonella Anedda (1958 -) : « Pour la nuit qui tombe trop tard... » / « Per la notte che cade troppo tardi... »

AVT_Antonella-Anedda_218[1]

 

A Ida Porena

 

Pour la nuit qui tombe trop tard

pour le ciel qui révèle les crêtes :

la montagne au milieu des sables, la ville austère

dans la chaleur grise de l’été

pour cette peur

qui est due à la seule lumière,

au cuivre de la casserole,  à la nourriture qui descendra dans le corps.

 

Il faudra comprendre la leçon du chagrin

qu’un geste suffit à écarter

le frisson que nous mettons chaque jour de côté

sans savoir s’il annonce

ou abrège le souffle d’autres vies.

 

A la fenêtre de la cuisine, comme par les nuits de neige

nous devons suivre la moindre lueur

nous arrêter là où elle forcit

jusqu’à former le caillot où nous disparaissons sans visage

là où même qui nous aima

- en toute justice – recule.

 

Traduit de l’italien par Jean-Baptiste Para

in, «Les Poètes de la Méditerranée »

Editions Gallimard (Poésie), 2010

 

A Ida Porena

Per la notte che cade troppo tardi

per il cielo che rivela i crinali :

il monte nella sabbia, la città disadorna

nel grigio calore dell’estate

per questa paura

dovuta solo alla luce

al rame della pentola, al cibo che scenderà nel petto.


Occorrerà capire cosa insegni la pena

che basta un gesto a scansare

il brivido che ogni giorno posiamo di lato

non sapendo se annunci

o stringa il respiro di altre vite.


Dalla cucina, come nelle notti di neve

dovremo seguire ogni chiarore

fermarci dove si addensa

fino a tessere il grumo dove svaniamo senza un volto

dove perfino chi ci amava

– giustamente – indietreggia.

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Donzelli Editore.

Voir aussi :

« Ce sera exactement... » / « Davvero come adesso... » (17/09/2022)

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