Angèle Vannier (1910 – 1980) : Vent printemps
Vent printemps
Celles qu’on éteignait celles au blanc promises
Celles qu’on habillait de silence et de froid
Celles qui ronronnaient des leçons bien apprises
Cœur battant cils baissés mais qui n’y croyaient pas.
Celles qu’on enfermait dans des chapelles grises
Celles qu’on emmurait dans les plus hautes tours
Celles qui n’attendaient qu’un signe de la brise
Ont cassé leurs carreaux pour passer dans l’amour.
Nous t’embrasserons trois fois sur la bouche
Chevalier printemps pas très comme il faut.
Est-ce défendu que les vierges couchent
Avec un amour couronné d’oiseaux ?
Et tant pis s’ils sont vrais ces vieux dits de nos mères
Que le vent du printemps fit les quatre cent coups
Dans les bois dans les prés sur le bord des rivières.
Ca alors si vous saviez comme on s’en fout
L'Arbre à feu,
Éditions du Goéland, Paramé (Ille-et-Vilaine), 1950
Voir aussi :
L’aveugle à son miroir (29/06/2017)
J’adhère (25/06/2018)
« Je suis née de la mer » (25/06/2019)
Pierre levée (25/06/2021)
Poème fermé (25/06/2022)