29 juin 2019
Catherine Pozzi (1882 – 1934) : Maya
Maya
Je descends les degrés de siècles et de sable
Qui retournent à vous l’instant désespéré
Terre des temples d’or, j’entre dans votre fable
Atlantique adoré.
D’un corps qui ne m’est plus que fuie enfin la flamme
L’Âme est un nom chéri détesté du destin —
Que s’arrête le temps, que s’affaisse la trame,
Je revins sur mes pas vers l’abîme enfantin.
Les oiseaux sur le vent dans l’ouest marin s’engagent,
Il faut voler, bonheur, à l’ancien été
Tout endormi profond où cesse le rivage
Rochers, le chant, le roi, l’arbre longtemps bercé,
Astres longtemps liés à mon premier visage,
Singulier soleil de calme couronné.
Poèmes,
Revue « Mesures N° 3, Juillet 1935 »
Voir aussi :
Ave (22/01/2017)
Vale (06/05/2017)
Scopolamine (01/07/2018)
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