Andrée Chedid (1929 – 2011) : Je t’aime, hostile oiseau
Je t’aime, hostile oiseau
Ce n’est pas de mourir que nous mourrons
Mais de porter le jour en mille échardes
D’être la proie d’un seul de nos visages
De tenir nos maisons pour le lieu
Ce n’est pas de mourir que nous mourrons
Mais de l’écume qui perd mémoire de ses tempes d’océan
De l’herbe forcée dans son repaire
Des plaines que l’heure racornit
Gorgés de forêts insondables
De n’en dévoiler qu’un rameau
Et du hasard,
Atoll qui se réduit
Vie tigrée sur nos vies
A quel filet te prendre ?
Je t’aime, hostile oiseau.
Double pays
G.L.M. éditeur, 1965
Voir aussi :
Le cœur naviguant (26/01/2017)
L’escapade des saisons (06/03/2017)
Par-delà les mots (12/10/2017)
Voix multiples (13/10/2018)
Regarder l’enfance (12/10/2019)
Démarche (16/01/2021)
A quatre temps (16/01/2022)
Jeunesse 16/01/2023)
Marées (16/01/2024)