25 août 2019

Anne Bihan (1955 -) : Amer III

  Amer III   ... Tu dis elle lui la mer et que pour écrire tu l’as traversée d’un bord à l’autre du monde, franchi cap tropiques et cherché les mots à genoux sur la chaussée des pauvres ; tu dis personne ne revient partir comme rester, mais apprends à te tenir entre à jamais debout sur les fissures les gouffres, femme entre à jamais, et seul compte à la toute fin l’enlacement des mondes...     Variation 1   ... tu ne crois plus tout à fait qu’écrire comme traverser la mer les murs la mort ... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 10:39 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :

30 juillet 2019

Mérédith Le Dez (1973 -) : Souviens-moi

  Souviens-moi   I Souviens-moi à voix basse de l’ombre encore dans l’enclos et toujours souviens-moi les yeux mi-clos du jours dehors prêt à bondir   Oui   Souviens-moi inlassable de la clairière du poème   II Souviens-moi   Souviens-moi aux boucles des matins empoignés sans douceur souviens-moi du soleil tantôt levé tantôt couché comme d’une sueur de bête arquée sur la mer   Souviens-moi du silence de l’eau jugulée   III Souviens-moi   Souviens-moi ... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 21:48 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
27 juillet 2019

Francesca -Yvonne Caroutch (1937 -) : « Dormeurs enfouis sous la rivière... »

  Dormeurs enfouis sous la rivière enfants aux yeux rivés à l’envers des lueurs veilleurs ensorcelés sous l’aile du mirage nous sentons grandir entre nous des paysages impalpables Les dieux oubliés se consument dans le halo des marécages Nous épions le miracle égarés entre deux vents endormis entre les planètes aveugles les arbres sans mémoire         Pris au filet de la nuit brève les visages de sable croulent dans les ruines du soleil Voici le vent sucré venu des lunes vertes ... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 10:58 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
24 juillet 2019

Vénus Khoury-Ghata : « Lorsqu’un arbre pleure … » (24/07/2019)

  Lorsqu’un arbre pleure toute sa sève qu’il se frappe l’aubier pour exprimer sa douleur qu’il se traîne à genoux autour de son écorce il faut lui parler le langage d’avril lui dire l’automne n’est qu’une invention.   Anthologie personnelle Actes Sud, 1997 Voir aussi : « Parce que leurs noms étaient trop larges… » (19/03/2017)
Posté par bernard22 à 16:57 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
29 juin 2019

Catherine Pozzi (1882 – 1934) : Maya

  Maya   Je descends les degrés de siècles et de sable Qui retournent à vous l’instant désespéré Terre des temples d’or, j’entre dans votre fable           Atlantique adoré.   D’un corps qui ne m’est plus que fuie enfin la flamme L’Âme est un nom chéri détesté du destin — Que s’arrête le temps, que s’affaisse la trame, Je revins sur mes pas vers l’abîme enfantin.   Les oiseaux sur le vent dans l’ouest marin s’engagent, Il faut voler, bonheur, à l’ancien... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 12:02 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
25 juin 2019

Angèle Vannier (1910 – 1980) : « Je suis née de la mer... »

  Je suis née de la mer et ne le savais plus Trop de pavots avaient maculé mes pieds nus Les soirs où les bergers m'appelaient dans la ronde Pour passer le furet de ma main dans leurs mains Furet des bois jolis furet des vieux jardins.   Je suis née de la mer et ne le savais plus Trop de chênes avaient appris à mon corps nu Cette haute caresse où l'écorce connaît La façon d'arracher aux jeunes filles blondes Des gouttes de bonheur de quelque sainte plaie.   Je suis née de la mer et ne le savais plus Trop... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 18:56 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :

04 mai 2019

Marie-Noël (1883 – 1967) : Connais-moi...

  Connais-moi ...   Connais-moi si tu peux, ô passant, connais-moi ! Je suis ce que tu crois et suis tout le contraire : La poussière sans nom que ton pied foule à terre Et l'étoile sans nom qui peut guider ta foi.   Je suis et ne suis pas telle qu'en apparence : Calme comme un grand lac où reposent les cieux, Si calme qu'en plongeant tout au fond de mes yeux, Tu te verras en leur fidèle transparence...   Si calme, ô voyageur... Et si folle pourtant !  Flamme errante, fétu, petite feuille morte... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 16:13 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
18 avril 2019

Christine de Pisan (1361 – 1430 ?) : « Apprenez-moi, doux ami... »

  Apprenez-moi, doux ami, S’il est vrai ce que j’ois dire, Que d’ici la Saint Remy Devait aller en l’Empire, En Allemagne bien loin Demeurer, comme j’entends, Quatre mois ou trois du moins ? Hélas ! que j’aurai mautemps !   Ne pourrait jour ni demi Sans vous voir rien me suffire Et quand vous serez de mi Eloigné, quel dur martyre ! De mourir me fut besoin Mieux que le mal que j’attends ; Ronger me faudra mon frein. Hélas ! que j’aurai mautemps !   Mon cour partira... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 11:55 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
09 avril 2019

Véra Linhartova (1938 -) : « Les années s’allient... »

  Les  années  s’allient  et  s’annulent     L’instant      à   la réflexion     peut toujours revenir sur ses pas   tandis que moi   je serai repartie  pour  d’autres  instants  tout aussi irréfléchis     Villes  entières     allées     rues  et  ponts ne s’écroulent point sous la gravité de ces départs   Les... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 11:44 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
30 mars 2019

Clod’Aria (1916 – 2015) : La mère de famille

    La mère de famille   Et quand elle eut trimé tant trimé tant gratté tant frotté tant râclé qu’elle en devint ridée   Et quand elle eut cousu tant cousu tant rabattu décousu recousu qu’elle en devint bossue   Et quand elle eut donné tant donné tant distribué partagé prodigué qu’elle en fut dépouillée   Alors ils s’en allèrent bien nippés bien repus égoïstes ingénus   et la mère mourut.   Poèmes choisis Plein chant éditeur, 1976   Voir aussi :   ... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 18:10 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :