Louise Labé (1526 – 1566) : « Ne reprenez, Dames… »
Ne reprenez, Dames, si j'ai aimé,
Si j'ai senti mille torches ardentes,
Mille travaux, mille douleurs mordantes,
Si en pleurant j'ai mon temps consumé,
Las ! que mon nom n'en soit par vous blâmé.
Si j'ai failli, les peines sont présentes,
N'aigrissez point leurs pointes violentes :
Mais estimez qu'Amour, à point nommé,
Sans votre ardeur d'un Vulcain excuser,
Sans la beauté d'Adonis accuser,
Pourra, s'il veut, plus vous rendre amoureuses,
En ayant moins que moi d'occasion,
Et plus d'étrange et forte passion.
Et gardez-vous d'être plus malheureuses !
Voir aussi :
« Baise m’encor, … » (16/01/2017)
« Je vis, je meurs… » (12/02/2017)
« Tant que mes yeux… » (24/04/2017)
« Telle j’ai vu... » (03/02/2019)
« Ô doux regards... » (03/02/2020)
Oh ! si j’étais en ce beau sein ravie (03/02/2021)
« Depuis qu’Amour cruel... » (03/02/2022)
« Je fuis la ville... » (03/02/2023)
« Claire Vénus... » 03/02/2024)