03 février 2023

Louise Labé (1526 – 1566) : « Je fuis la ville... »

Un portrait, tardif et imaginaire, de Louise Labé © PHOTO JOSSE / LA COLLECTION   Je fuis la ville, et temples, et tous lieux Esquels, prenant plaisir à t'ouïr plaindre, Tu pus, et non sans force, me contraindre De te donner ce qu'estimais le mieux. Masques, tournois, jeux me sont ennuyeux, Et rien sans toi de beau ne me puis peindre ; Tant que, tâchant à ce désir éteindre, Et un nouvel objet faire à mes yeux, Et des pensers amoureux me distraire, Des bois épais suis le plus solitaire. Mais j'aperçois, ayant erré... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 16:28 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :

03 février 2022

Louise Labé (1526- 1666) : « Depuis qu’Amour cruel... »

  Depuis qu’Amour cruel empoisonna Premièrement de son feu ma poitrine Toujours brûlai de sa fureur divine, Qui un seul jour mon coeur n’abandonna.   Quelque travail, dont assez me donna, Quelque menace et prochaine ruine, Quelque penser de mort qui tout termine, De rien mon coeur ardent ne s’étonna.   Tant plus qu’Amour nous vient fort assaillir, Plus il nous fait nos forces recueillir, Et toujours frais en ses combats fait être ;   Mais ce n’est pas qu’en rien nous favorise, Cil qui des Dieux et... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 12:20 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
03 février 2021

Louise Labé (1526 – 1566) : Oh ! si j’étais en ce beau sein ravie

  Oh ! si j’étais en ce beau sein ravie De celui-là pour lequel vais mourant ; Si avec lui vivre le demeurant De mes courts jours ne m’empêchait envie :   Si m’accolant me disait : chère Amie, Contentons-nous l’un l’autre, s’assurant Que jà tempête, Euripe, ni courant Ne nous pourra déjoindre en notre vie ;   Si, de mes bras le tenant accolé, Comme du lierre est l’arbre encercelé, La mort venait, de mon aise envieuse,   Lors que, souef plus il me baiserait, Et mon esprit sur ses... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 18:46 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
03 février 2020

Louise Labé (1526- 1666) : « Ô doux regards... »

  Ô doux regards, ô yeux pleins de beauté Petits jardins pleins de fleurs amoureuses Où sont d’Amour les flèches dangereuses, Tant à vous voir mon oeil s’est arrêté !   Ô coeur félon, ô rude cruauté, Tant tu me tiens de façons rigoureuses, Tant j’ai coulé de larmes langoureuses, Sentant l’ardeur de mon coeur tourmenté !   Donques, mes yeux, tant de plaisir avez, Tant de bons tours par ces yeux recevez ; Mais toi, mon coeur, plus les vois s’y complaire,   Plus tu languis, plus en as de souci. Or... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 11:25 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
03 février 2019

Louise Labé (1526 – 1566) : « Telle j’ai vu... »

  Telle j’ai vu, qui avait en jeunesse Blâmé Amour, après, en sa vieillesse, Brûler d’ardeur et plaindre tendrement L’âpre rigueur de son tardif tourment. Alors de fard et eau (*) continuelle                            (*) eau de toilette Elle essayait se faire venir belle, Voulant chasser le ridé labourage Que l’âge avait gravé sur son visage. Sur son chef gris, elle avait empruntée ... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 19:23 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
05 février 2018

Louise Labé (1526 – 1566) : « Ne reprenez, Dames… »

  Ne reprenez, Dames, si j'ai aimé, Si j'ai senti mille torches ardentes, Mille travaux, mille douleurs mordantes, Si en pleurant j'ai mon temps consumé,   Las ! que mon nom n'en soit par vous blâmé. Si j'ai failli, les peines sont présentes, N'aigrissez point leurs pointes violentes : Mais estimez qu'Amour, à point nommé,   Sans votre ardeur d'un Vulcain excuser, Sans la beauté d'Adonis accuser, Pourra, s'il veut, plus vous rendre amoureuses,   En ayant moins que moi d'occasion, Et plus... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 14:56 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
24 avril 2017

Louise Labé (1524 – 1566) : « Tant que mes yeux… »

  Tant que mes yeux pourront larmes épandre, A l’heur passé avec toi regretter : Et qu’aux sanglots et soupirs résister Pourra ma voix, et un peu faire entendre :   Tant que ma main pourra les cordes tendre Du mignard Luth, pour tes grâces chanter : Tant que l’esprit se voudra contenter De ne vouloir rien fors que toi comprendre :   Je ne souhaite encore point mourir. Mais quand mes yeux je sentirai tarir, Ma voix cassée, et ma main impuissante,   Et mon esprit en ce mortel... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 11:19 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
12 février 2017

Louise Labé (1524 – 1566) : « Je vis, je meurs… »

    Je vis, je meurs : je me brûle et me noie. J'ai chaud extrême en endurant froidure ; La vie m'est et trop molle et trop dure. J'ai grands ennuis entremêlés de joie ; Tout à un coup je ris et je larmoie, Et en plaisir maint grief tourment j'endure ; Mon bien s'en va, et à jamais il dure ; Tout en un coup je sèche et je verdoie.   Ainsi Amour inconstamment me mène ; Et, quand je pense avoir plus de douleur, Sans y penser je me trouve hors de peine.   Puis,... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 00:28 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
16 janvier 2017

Louise Labé (1524 -1566) : « Baise m’encor… »

    Baise m'encor, rebaise-moi et baise ; Donne m'en un de tes plus savoureux, Donne m'en un de tes plus amoureux : Je t'en rendrai quatre plus chauds que braise.   Las ! te plains-tu ? Çà, que ce mal j'apaise, En t'en donnant dix autres doucereux. Ainsi, mêlant nos baisers tant heureux, Jouissons-nous l'un de l'autre à notre aise.   Lors double vie à chacun en suivra. Chacun en soi et son ami vivra. Permets m'Amour penser quelque folie :   Toujours suis mal, vivant discrètement, Et ne me... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 13:53 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :