12 janvier 2023

Gilberte H. Dallas (1918 – 1960) : « Je vous envoie... »

  U   Je vous envoie, enveloppant ce poème froissé, cette mappemonde de cristal. Ma gorge est close comme une boîte rouillée Des cyclamens blancs à tête d’ocelots me veillent, arrachant à mon sommeil des lambeaux de chair Oh ! pulpes des grenades éclatées, seins béants. Où es-tu Marie ? Petite sœur, reflet. Des rais de chaleur perforent la cage de l’ascenseur délivrant le camphre du désir. Je suis riche, riche comme un kaléidoscope Plongez vos mains dans mon ventre, retirez-en l’arc-en-ciel qui me... [Lire la suite]
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12 janvier 2022

Gilberte H. Dallas (1918 – 1960) : « Je vois au creux des paumes... »

  X   Je vois au creux des paumes d’étranges cités et des mannequins de cire au      visage d’étang Rien ne te rendra la douleur dérobée d’un iris au bord d’une paupière Tes jambes de suie porteront des cathédrales Des pivoines voraces te dévorent la gorge, elles boivent le ruisselet de tes cris dont pas un n’échappera Tu mourras d’angoisse végétale. Voilà ce que je vois.   Alphabets de Soleils Editions Seghers, 1952 Voir aussi : « Des soleils noirs… » (19/04/2017) ... [Lire la suite]
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12 janvier 2021

Gilberte H. Dallas (1918 – 1960) : « La bannière de mon corps... »

 C   La bannière de mon corps flotte au vent brandebourgeois. Une vieille femme veut entrer dans ma chambre, je la vois à travers la porte, sa main de feutre rouge appuyant en vain sur le loquet ; des parcelles de ses cris me parviennent comme la chanson barbare d'un violon reprisant la nuit ; Je vais lui glisser une rose sous la porte. une rose de sang noir, peut-être partira-t-elle ? Et je pourrai me vautrer dans le hamac de mûrier mais sa voix hoquète : Ophélie Je m'appelle Ophélie, ouvrez-moi, O-phé-lie… —... [Lire la suite]
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12 janvier 2020

Gilberte H. Dallas (1918 – 1960) : A Vincent Van Gogh

  V   A Vincent Van Gogh   Dans la chambre hermétique et sur les routes de chrome plus closes encore, où           vit ton amour      Je t’ai vu.      J’ai vu ton sang éclos en de grands tournesols, stigmates jaillissants de tes mains comme de splendides soleils de quatorze juillet aux mains des facteurs et des bougnats ;      Perpétuelles toccatas de feu dans l’outremer de ta gloire.   ... [Lire la suite]
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12 janvier 2019

Gilberte H. Dallas (1918 - 1960) : « Les ancolies d’ébène... »

  Y Les ancolies d’ébène guettent la mourante dévorée par la pluie Les rues la serrent l’enlacent Elle marche dans la jungle de béton Elle tend son corps comme une phrase délavée. Elle titube celle qui aurait pu être ma mère Elle titube la mère qui n’a pas de ventre, En sa place mes yeux agrandis, Deux yeux immenses deux glands desséchés Greffe de la mort Pauvre mère stérile berce dans ta chair Mes yeux d’enfant perdu Mes yeux comme une herbe qui mâche l’épouvante Mes yeux d’extra lucide Pauvre loque de sel ! ... [Lire la suite]
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12 janvier 2018

Gilberte H. Dallas (1918 – 1960) : « J’ai plongé mon avide soif… »

      O        J’ai plongé mon avide soif dans l’algue de ton corps sur l’enclume reposé, splendide charogne, trésor des Galapagos j’ai plongé mes mains dans tes entrailles en ai retiré  la robe de pierres de la Dame Noire, pierres d’herbes, d’eau et de ciel, pierres de fils et de soleil.      J’ai plongé mes mains dans ton ventre, en ai retiré le cheval de bois blanc comme un astre, avec son harnais de tulipe.      J’ai plongé mes mains... [Lire la suite]
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19 avril 2017

Gilberte H. Dallas (1918 – 1960) : « Des soleils noirs… »

    Des soleils noirs Les soleils noirs Millions de soleils noirs Girent dans le ciel Dévorent le ciel S’abattent sur les pavés Eventrent les églises du Bon Dieu Eventrent les hôpitaux Eventrent les gares Comme de visqueuses méduses Eventrent les eaux des ports Poussent sur les visages des femmes Poussent dans les mains des hommes qui ont des mains Poussent effroyables jouets dans les mains des enfants Mille soleils de faims inassouvissables Mille soleils de vertige et de douleur Mille soleils de... [Lire la suite]
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