06 mai 2023

Esperanza López Parada (1962 -) : Stèle d’un marcheur inconnu / Estela de un caminante desconocido

  Stèle d’un marcheur inconnu   Pensif, sans rien révéler de ses origines, de quel lieu ses parents, de quelle province son autel, malade et pareil à un dieu dans l’incertain, dans l’achèvement muet, cet homme est parvenu ici et ici, il se repose, en un point ignoré situé entre l’adieu aux siens et la nuit. Ici il se couche, silencieux et ultime, dans le temps épuisé de son voyage.     Traduit de l’espagnol par Claude de Frayssinet In, « Poésie espagnole. Anthologie (1945 – 1990) » Actes... [Lire la suite]
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01 septembre 2020

Olvido Garcia Valdés (1950 -) : « Sur le point de se briser... » / « A punto de quebrarse... »

  Sur le point de se briser comme les courbes qui composent l’attitude des vierges dans certaines annonciations italiennes ainsi, miroitant et fragile était le vol pour finir. Icare dans l’eau.  Un court moment, le pied chaussé d’une douce sandale bleue. Comme un oiseau mort dans les mains d’un enfant. Pendant ce temps, le paysan laboure, le pêcheur s’incline, et le berger regarde le ciel. Deux aigles planent. Des bateaux suivent la route du cristal. Pénétrante et profonde est la distance entre le rêve... [Lire la suite]
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28 juin 2019

Maria Victoria Atencia (1931 -) : Une brise / Una brisa

  Une brise   Avec un imprévisible accord au creux de l’été, dans la sotte torpeur du profond de la sieste, une brise parcourt ma nuque et mon dos. Je me plie au savoir de son enveloppant office et m’abandonne au sommeil, tandis que le soir brûle dans l’impassible flamme qui ne consent aucune trêve.   Traduit de l’espagnol par Claude de Frayssinet In, « Poésie espagnole, Anthologie 1945 – 1990 » Actes Sud /Editions Unesco, 1995    Una brisa   Con no previsto acuerdo a mitad... [Lire la suite]
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30 juin 2018

Maria Victoria Atencia (1931 -) : « Que faire si soudain ... » / Qué hacer si de repente ... »

  Que faire si soudain tu découvres que tu es habitée de la tête aux pieds par quelqu’un qui t’est étranger et qui confond ta langue avec un verbe différent. D’un côté et de l’autre, le jour il te cherche en traînant une lampe, et la nuit il sent ses yeux aveuglés par un soleil d’injustice.   Que faire sinon te jeter dans le tumulte, crier sous les vagues, secouer avec des bambous la racine de ton corps, désirer la mandragore, proclamer ta sécheresse pour le restant de tes jours et dormir pour l’éternité sur... [Lire la suite]
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31 mars 2017

Maria Victoria Atencia (1931 -) : Le pain dur / El duro pan

  Le pain dur   Boire mon insomnie jusqu’à la dernière goutte. Fuir à travers champ, les bras grands ouverts. Savoir de quelles angoisses naissent mes poèmes. Déchirer ma robe avec douleur et sans larmes. Mordre le pain dur de l’égoïsme d’autrui. Me noyer dans le tumulte qui assaille mes entrailles. Abandonner le théâtre qui m’est offert au quotidien. Accrocher mon désamour à un collier de givre. Planter dans ma pelote des aiguilles rouillées. Briser les heures qui me pèsent sur les tempes. M’enfoncer peu à... [Lire la suite]
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