02 avril 2017

Alliette Audra (1897 – 1962 ) : Pax

  Pax Ô souvent je voudrais que la vie éternelle Fût simplement cela : Quelques-uns réunis Dans un jardin qu'embaume encor la citronnelle, Réunis par amour dans l'été qui finit.   L'un d'entre eux serait juste arrivé de voyage. On le ferait asseoir près de la véranda Où est la lampe, afin de mieux voir son visage, Son uniforme usé, sa pâleur de soldat .   La plus jeune viendrait le tenir par sa manche, On n'oserait pas dire : " Tu es pâle..." Et lui, Devant cette douceur des très anciens dimanches ... [Lire la suite]
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01 avril 2017

Francine Caron (1945 -) : « Midi – La mer caresse… »

    Midi - La mer caresse Elle s’étale et donne place au ciel   Et le corps monte avec le vent ce mouvement de chair heureuse épouse d’eau   Un plein soleil pour la frairie des épingles d’argent et le clocher de Batz comme un dé bleu   Bretagne au cœur suivi de Iliennes Editions Osiris,1985
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31 mars 2017

Maria Victoria Atencia (1931 -) : Le pain dur / El duro pan

  Le pain dur   Boire mon insomnie jusqu’à la dernière goutte. Fuir à travers champ, les bras grands ouverts. Savoir de quelles angoisses naissent mes poèmes. Déchirer ma robe avec douleur et sans larmes. Mordre le pain dur de l’égoïsme d’autrui. Me noyer dans le tumulte qui assaille mes entrailles. Abandonner le théâtre qui m’est offert au quotidien. Accrocher mon désamour à un collier de givre. Planter dans ma pelote des aiguilles rouillées. Briser les heures qui me pèsent sur les tempes. M’enfoncer peu à... [Lire la suite]
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30 mars 2017

Saphô / Σαπφώ (vers 630 – vers 580 av. J.C.) : Aphrodite / εἰς Ἀφροδίτην

  Aphrodite   Déesse au trône diapré, immortelle Aphrodite, Fille de Zeus, tisseuse de ruses, je te supplie : ni tourments nauséeux , ni fléau de l’angoisse,  pour me dompter, Souveraine, le cœur.   Viens à moi plutôt, si jamais autrefois, quand je criais de loin vers toi, tu as entendu ma voix, si tu m’as exaucée, quittant le palais de ton père pour venir jusqu’à moi, dans l’or   de ton char attelé : de beaux oiseaux t’entraînaient, des passereaux rapides, au-dessus de la terre bleu... [Lire la suite]
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28 mars 2017

Marie-Noël (1883 – 1967) : Retraite

  Retraite   Quand viendra le soir au bout des années Où, l’épaule basse et les yeux rougis, Je ne serais plus, traînante et fanée, Qu’une vieille de trop qui vaque au logis ;   Quand la maison mienne à qui je fus douce Ne me fera plus ni place, ni part ; Quand le feu qui prend, le jardin qui pousse, Tous ingrats, tiendront mes mains à l’écart ;   Quand j’aurai perdu ma dernière aiguille Et ne pourrai plus rien qu’aimer tout bas, Rien que gêner peu mes petites-filles, Mes... [Lire la suite]
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27 mars 2017

Jennifer Clement (1960 - ) : Voyageurs

  Voyageurs pour le capitaine George N. Sibley   Nous avons besoin du paysage inconnu où la lune est une proie chassée comme un jaguar, un ours, un écureuil,      et la nuit est trouée d’une flèche empoisonnée      noire de curare. Les chants résonnent comme la pluie, les poissons nagent dans l’air et les comètes, comètes à queues de mercure, déchirent le ciel, éparpillant pierres de lune, cendres argentées et la plainte d’un million d’ailes d’insectes. Nous sommes ... [Lire la suite]
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25 mars 2017

Jeanne Mégnen (19 ? -19 ?) : La belle au bois dormant

  La belle au bois dormant   Vapeurs de lichen, la morne lente attente Pèse sur la vallée boisée de hauts termites   La maison basse entre les monts d’aiguille et de flaques d’acanthe repose, four clos, dans l’envers des paumes. Les feuillages, vaincus par la rosée des nuits agonisent.   L’île est creuse comme ces bois de palmes Elle dort sans sommeil, elle pleure sans larmes Des milliers d’yeux criblent sa carapace Des milliers d’yeux s’affairent sur ses rocs de mousse. Les fleurs, mortes-nées,... [Lire la suite]
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24 mars 2017

Georgette Camille (1900 – 1998) : Combat dans la nuit

    Combat dans la nuit   La boîte de cristal enferme cet oiseau blanc Qui viendra sur un char Ne le laissez pas sous cette pluie de sang Voleter au hasard    Forme neuve de l’esprit trouvera-t-il sa tour Aux détours qu’il a pris prisonnier sans retour ? Les lampes de la plaine éclatent en plein jour Le ciel tombe sur terre pour obscurcir les ombres   Les femmes gorgées de sang Tournent de peur sur elles-mêmes Et percent leurs seins menaçants Au bord des fleuves immobiles Les... [Lire la suite]
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23 mars 2017

Pernette Du Guillet (1520 – 1545) : « Quand vous voyez, que l'étincelle ... »

  Quand vous voyez, que l'étincelle  Du chaste Amour sous mon aisselle Vient tous les jours à s'allumer,  Ne me devez-vous bien aimer ?   Quand vous me voyez toujours celle, Qui pour vous souffre, et son mal cèle,  Me laissant par lui consumer,  Ne me devez-vous bien aimer ?   Quand vous voyez, que pour moins belle  Je ne prends contre vous querelle,  Mais pour mien vous veux réclamer,  Ne me devez-vous bien aimer ?   Quand pour quelque autre amour nouvelle ... [Lire la suite]
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22 mars 2017

Joyce Mansour (1928 – 1986) : Chant arabe

  Chant arabe   L’œil bascule dans la nuit au moment du trépas O la blanche fulgurance folie des ailes qu’on ne connaît pas Ouatées de silence elles frôlent le bras sur l’oreiller Et ouvrent l’œil rond à la nuit de l’impalpable Le froid tisseur de tubéreuse trépigne sur ma pupille           Je vois glisser la tenture mobile de l’horizon qui rutile ... [Lire la suite]
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