22 avril 2017

Andrée Sodenkamp (1906 – 2004) : « Je voudrais te dévaster d’amour… »

  Je voudrais te dévaster d’amour comme les cigales mangent les champs et que tu sois nu de toi-même et qu’il n’y ait que moi pour te recouvrir. Tu ne saurais plus où tu commences, où je finis. Emmêlés dans la chair et l’esprit, brûlés vifs l’un sur l’autre, se riant du plaisir comme les enfants, l’hiver, qui ont enfin chaud dans la chambre chaude.   Je veux être aussi le chemin après l’amour mouillé d’ombres légères que tu puisses avancer en moi --------------------------------------------   C’est... [Lire la suite]
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21 avril 2017

Anne Perrier (1922 - 2017) : « Ce n’est pas assez… »

  Ce n’est pas assez D’une flaque de ciel en notre cœur C’est le ciel tout entier Que je veux Quand viendra l’heure De s’écouler comme une eau pure Dans le lit profond de l’amour O ! quand viendra le jour D’être comme une étoffe sans couture   Le petit pré Editions Payot, Lausanne (Suisse), 1960 Voir aussi : « Lorsque la mort viendra… » (20/01/2017) Prière (01/03/2017) « Suis-je venue… » (03/032018)   « Voici ma place... » (02/03/2019)    
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20 avril 2017

Christine de Pisan (1361 – 1430 ?) : « Seulette suis… »

  Seulette suis et seulette veux être, Seulette m'a mon doux ami laissée, Seulette suis, sans compagnon ni maître, Seulette suis, dolente et courroucée, Seulette suis, en langueur mesaisée (*),            (*) mal à l’aise Seulette suis, plus que nulle égarée, Seulette suis, sans ami demeurée.   Seulette suis à huis ou à fenêtre, Seulette suis en un anglet muciée (*),,             (*) cachée Seulette... [Lire la suite]
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19 avril 2017

Gilberte H. Dallas (1918 – 1960) : « Des soleils noirs… »

    Des soleils noirs Les soleils noirs Millions de soleils noirs Girent dans le ciel Dévorent le ciel S’abattent sur les pavés Eventrent les églises du Bon Dieu Eventrent les hôpitaux Eventrent les gares Comme de visqueuses méduses Eventrent les eaux des ports Poussent sur les visages des femmes Poussent dans les mains des hommes qui ont des mains Poussent effroyables jouets dans les mains des enfants Mille soleils de faims inassouvissables Mille soleils de vertige et de douleur Mille soleils de... [Lire la suite]
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18 avril 2017

Renée Vivien (1877 – 1909) : Devant l’été

  Devant l’été   Voici l’été… Les jours sont trop longs, mon amie, L’ombre tarde…On attend l’heure du grand repos, Des lys plus odorants, de la cloche endormie De la grande fraîcheur des feuilles et des eaux   Je m’attriste de la clarté qui se prolonge Mon cœur est l’ennemi des midis éclatants, Et malgré que les jours soient beaux comme un beau songe, Cette heure qui me plaît je l’attends trop longtemps.   Je le sais, le beau jour dore ta chevelure Large et blonde et qui se réjouit du soleil, Mais... [Lire la suite]
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17 avril 2017

Claire Genoux (1971 - ) : « Novembre et ma vie… »

  Novembre et ma vie était jeune dans vos mains souples notre chant était solide et nous vivions la tête légère dans le ciel gris des voûtes   novembre et vos mains dansent encore devant moi jusqu’au vertige elles savaient en s’élevant l’ampleur de tout l’obscur à venir vos mains - rondeur d’oiseau tremblent comme une caresse de soie à ma voix tue   novembre et ma vie est un peu d’eau sur les lèvres du temps et toujours suspendue au brouillard limpide des pierres cette musique aux ongles de ténèbres ... [Lire la suite]
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16 avril 2017

Sylvia Plath (1932 - 1963) : Lettre d’amour / Love letter

    Lettre d’amour   Pas facile de formuler ce que tu as changé pour moi Si je suis en vie maintenant, j’étais morte alors, Bien que, comme une pierre, sans que cela ne m’inquiète, Et je restais là sans bouger selon mon habitude. Tu ne m’as pas simplement un peu poussée du pied, non – Ni même laissée régler mon petit œil nu A nouveau vers le ciel, sans espoir, évidemment, De pouvoir appréhender le bleu, ou les étoiles.   Ce n’était pas cà. Je dormais, disons : un serpent Masqué parmi les roches... [Lire la suite]
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15 avril 2017

Anna-Elisabeth de Noailles (1876 – 1933) : « T'aimer… »

  T'aimer. Et quand le jour timide va renaître, Entendre, en s'éveillant, derrière les fenêtres, Les doux cris jaillissants, dispersés, des oiseaux, Éclater et glisser sur la brise champêtre Comme des grains légers de grenades sur l'eau... - T'espérer ! Et sentir que le golfe halète En bleuâtres soupirs vers le ciel libre et clair ; Et voir l'eucalyptus, dans la liqueur de l'air, Agiter son feuillage ainsi que des ablettes ! - Voir la fête éblouie et profonde des cieux Recommencer, et luire ainsi qu'au temps... [Lire la suite]
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14 avril 2017

Sabine Sicaud (1913 – 1928 ) : Vous parlez ?

  Vous parlez ?   Vous parlez ? Non. Je ne peux pas. Je préfère souffrir comme une plante, Comme l’oiseau qui ne dit rien sur le tilleul. Ils attendent. C’est bien. Puisqu’ils ne sont pas las D’attendre, j’attendrai, de cette même attente.   Ils souffrent seuls. On doit apprendre à souffrir seul. Je ne veux pas d’indifférents prêts à sourire Ni d’amis gémissants. Que nul ne vienne.   La plante ne dit rien. L’oiseau se tait. Que dire ? Cette douleur est seule au monde, quoi qu’on... [Lire la suite]
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13 avril 2017

Andrée Chedid (1929 – 2011) : Je t’aime, hostile oiseau

  Je t’aime, hostile oiseau   Ce n’est pas de mourir que nous mourrons   Mais de porter le jour en mille échardes D’être la proie d’un seul de nos visages De tenir nos maisons pour le lieu   Ce n’est pas de mourir que nous mourrons   Mais de l’écume qui perd mémoire de ses tempes d’océan   De l’herbe forcée dans son repaire Des plaines que l’heure racornit   Gorgés de forêts insondables De n’en dévoiler qu’un rameau Et du hasard, Atoll qui se réduit   Vie tigrée sur nos... [Lire la suite]
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