27 septembre 2020

Liliane Wouters (1930 - 2016) : Frères humains

  Frères humains   « Parce que c’est lui, parce que c’est moi » nous disait Michel à propos d’Etienne. Pourquoi sommes-nous amis, toi et moi ? Pourquoi le gui préfère-t-il le chêne ? Les arbres, nombreux, verdissent au bois. Combien, pour le gui, feraient un asile ? Etienne et Michel, Hector et Achille, Comment expliquer ce qui va de soi ? Pourquoi celui-ci, j’en connais tant d’autres. Pourquoi le seul Jean parmi douze apôtres ? Parce que c’est lui, parce que c’est moi. ... [Lire la suite]
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24 septembre 2020

Kadia Molodowski (1894 - 1975) / קאַדיע מאָלאָדאָװסק : Une prière

   Une prière   Je me réveille à l’aube et ma prière Est un poison amer. J’appelle le déluge une nouvelle fois A projeter plus haut que les tours et les toits Tous les flots de la mer, Que ne puise voguer nulle arche secourable.   O ! comme il sera bon le frôlement glacé De la mort. Peut-être éteindra -t-il la souffrance amassée Dans nos corps, Les décombres du cœur, la honte de mâcher Le pain, au bord Des cendres par monceaux de nos frères et sœurs.   O ! comme il sera bon de... [Lire la suite]
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13 septembre 2020

Geneviève d’Hoop (1945 -) : « je n’écris que des choses graves... »

  je n’écris que des choses graves à épingler sur la peau j’ai un visage de pluie des yeux hagards je heurte ma vie à petits coups de marteau ne passez pas si vite j’ai besoin de votre chaleur souffrez j’ai besoin de votre sang     Les yeux à marée haute Editions Saint-Germain- des-Prés, 1977 Voir aussi : « je n’ai jamais cessé d’être... » (13/09/2019) « elle traversait pieds nus... » (13/09/2021) « il faut parler sous la terre... » (13/09/2022)  
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01 septembre 2020

Olvido Garcia Valdés (1950 -) : « Sur le point de se briser... » / « A punto de quebrarse... »

  Sur le point de se briser comme les courbes qui composent l’attitude des vierges dans certaines annonciations italiennes ainsi, miroitant et fragile était le vol pour finir. Icare dans l’eau.  Un court moment, le pied chaussé d’une douce sandale bleue. Comme un oiseau mort dans les mains d’un enfant. Pendant ce temps, le paysan laboure, le pêcheur s’incline, et le berger regarde le ciel. Deux aigles planent. Des bateaux suivent la route du cristal. Pénétrante et profonde est la distance entre le rêve... [Lire la suite]
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25 août 2020

Anne Bihan (1955 -) : Amer I

  Amer I   ...elle a toujours été là, dans le mouvement du fleuve, a toujours été par tout temps son horizon, son infini, à la démesure du ciel, pas de première fois, mémoire vide, juste le récit familial de bébé de deux mois dans l’été 1955 qui prend le bateau pour aller jusqu’à l’île ; et son odeur – iode, goémon, marée – sûrement a pénétré en premier le corps par les narines, cela sent ressent tout à cet âge ; ou alors c’est avant déjà bien avant, écrit dans l’immensité bleue des yeux du père,... [Lire la suite]
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19 août 2020

Jany Cotteron (1944 -) : Laisse-moi

  Laisse-moi   Laisse-moi J’ai des vagues de haine au bord de mes paupières Des flux de mots amers en houle de silence   Laisse-moi Dans l’écume de sang où chavire ma vie Dans le ressac lancinant qui gémit dans ma tête   Laisse-moi Sur le sable de l’absence se sont brisés mes coquillages Et les poisons des grandes eaux ont fermé leurs écailles   Le chant des pierres et de l’eau Editions Samizdat, 1218 Grand-Saconnex (Suisse) Voir aussi : F aille (18/08/2018) N’importe où... [Lire la suite]
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09 août 2020

Anna Akhmatova / Анна Ахматова (1889 - 1966) : « Nous ne boirons pas dans le même verre... » / « Не будем пить из одного стакан

  Nous ne boirons pas dans le même verre Ni de l’eau ni du vin doux, Nous n’échangerons pas de baisers le matin, Et le soir nous ne serons pas ensemble à la fenêtre. Ton signe est le soleil ; le mien, la lune ; Mais nous vivons d’un seul amour.   Mon tendre ami fidèle est toujours avec moi, Ton amie joyeuse est toujours avec toi, Mais je comprends l’effroi dans ces yeux gris, Et tu es la cause de mon malaise. Nous espaçons nos rencontres trop brèves. C’est notre lot : protégeons notre paix.   Oui, mais... [Lire la suite]
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02 août 2020

Emily Jane Brontë (1818 - 1848) : Viens-t’en avec moi / Come, walk with me

  Viens-t’en avec moi   Viens-t’en avec moi ; Il n’est plus que toi Dont mon cœur se puisse réjouir ; Nous aimions par les nuits d’hiver Errer dans la neige : Si nous renouvelions ces vieux plaisirs ? Noires et folles, les nuées Tachent d’ombre, là-haut, les terres élevées Comme elles faisaient autrefois, Et ne s’arrêtent que là-bas, A l’horizon confusément amoncelées, Tandis que les rayons de lune Si prestement luisent et fuient Qu’à peine pouvons-nous dire qu’ils ont souri.   ... [Lire la suite]
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29 juillet 2020

Mérédith Le Dez (1973 -) : « Je veux un champ d’étoiles... »

  Je veux un champ d’étoiles pour Nuit des jours où rien ne passe   Je veux la soie des songes La toile où tous les vents claquent de fraîcheur   Chaque bruit Moindre battement qui creuse la tempe Au coin du corps le cœur comme un tocsin clair La cible criblée de plaisir   Cris je veux pleins dans mon ciel Et dégorgements vifs et râles et plaisirs Plus jamais les dentelles aigres des semaines à languir   Destin qui roule Il faudrait se hisser là-haut à bout de bras A force de rêve   ... [Lire la suite]
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25 juillet 2020

Mariem Mint Derwich (1964 -) : Qui n’a pas aimé tes yeux...

  Qui n’a pas aimé tes yeux...   Au creux d’une paume tremblée la nuit s’allonge et ton sommeil rend la nuit aux étoiles Du croissant de lune au jour quand les arbres s’endorment doucement tes paupières baissées murmurent une femme des bords de sable et de mer J’ai posé une prière sur tes épaules mot après mot j’efface le langage le silence est une histoire pour le plus profond de la nuit Qui n’a pas aimé tes yeux n’a jamais aimé Qui n’a pas aimé tes yeux... Refermer la main en son tremblement emprisonner... [Lire la suite]
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