Sylviane Cernois. Photo DDM, S.B. La Dépêche, 10/03/2015
Les mains de mon père en hiver
mon père traversé de neige
ses mains rouges gonflées par l’enduit
Chaque fin de journée, ranger les outils dans la caisse
mettre les bras sur la tête
ratisser sa peur, sa peur de l’hiver.
Il monte dans le camion bâché, s’assoit sur la caisse
le visage vide
tourné vers la neige
la musette sur l’épaule
Etranger au nom qui échappe,
sans nom
Mohamed, Manuel
Tu retires tes souliers de chantier, là sur le palier.
La mère a passé la serpillière : c’est encore mouillé.
Le Soupir des mains
Editions l’Arbre, 02370 Aizy-Jouy