31 mars 2021

Clod’Aria (1916 - 2015) : J’ai jamais pu...

    J’ai jamais pu... (complainte de la mauvaise insti)   Mener les gosses au pas de l’oie en rang par deux en rang par trois vers la routine du b-a ba               J’ai jamais pu   Entrer à l’heure au chronomètre et suivre l’horaire à la lettre quand on a l’infini en tête               J’ai jamais pu   Compter les fusils les cadavres sur le sol rougi des... [Lire la suite]
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21 mars 2021

Inger Christensen (1935 - 2009) : Lumière

    Lumière   I Je reconnais là une clairière dans la langue les mots refermés sont là pour être aimés pour être répétés jusqu’au simple Un cygne replié sur un œuf est encore en nous un écho de création Et le cygne enlève ton œil vers le soleil encore une fois présage d’un miracle   On peut dans le mot reconnaître la lumière acte incroyable de l’homme à la femme Un mot qui change ton âme en cygne : juste asse simple pour former un œuf. La langue qui se replie dans l’œuf, ses... [Lire la suite]
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17 mars 2021

Li Qingzhao / 李清照 (1084 – vers 1155) : Amour et mélancolie

Amour et mélancolie (Chant sur la Brindille de Mume)   Le lotus rouge se fane La nappe verte de bambou annonce l’automne Je défais doucement ma robe de soie et seule, saute dans la barque mouvante Qui m’envoie un message à travers les nuages ? Les oies sauvages sont déjà de retour Mon pavillon d’ouest gémit au clair de lune   Rien n’arrête les pétales qui s’en vont au gré de l’eau Si loin de l’autre, un même amour nous tourmente Rien ne peut apaiser cette douleur qui se lisait déjà sur mon visage Et... [Lire la suite]
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11 mars 2021

Montserrat Álvarez (1969) : Elle voit plus loin

Elle voit plus loin   A vous, vous qui allez mourir et avez peur, n’ayez crainte la Mort n’est pas maladie, douleur ou corruption la Mort est la sœur jumelle de la vie elle ne gît pas sur une civière d’hôpital elle n’a ni cathétaire ni aiguilles dans les veines La Mort est sacrée Nul médecin ou vivant ne peut la profaner ou la comprendre La Mort est plus haute La mort vous a toujours eu près de son cœur, et quand elle vient avec douceur elle vous charme, comme l’enfant à l’heure du coucher et sa mère lui murmure... [Lire la suite]
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09 mars 2021

Selma Meerbaum-Eisinger (1924 - 1942) : Chant de désir / Sehnsuchtslied

Czernowitz, mai 1940   Chant de désir     Doucement, tu entonnes dans ton chant une musique Et tu as l’impression qu’il manque quelque chose. Et confusément tu cherches auprès de chaque note Si par hasard elle pourrait te dire Où l’on peut la trouver, où, quand, comment… Mais la première est bien trop pâle Et la seconde trop voluptueuse Et la troisième trop pleine de lointain… Bien trop pleine.       Longtemps tu cherches : bémol, dièse, bémol Deviennent vivants sous tes doigts. Et... [Lire la suite]
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05 mars 2021

Heather Dohollau (1925 – 2013) : Paulina à Orta

  Paulina à Orta   Je serai éternellement bleue Pierre Jean JOUVE « Paulina 1880 ».   Seul l’unique est l’autre E. LEVINAS.   Ici au bord du lac est le seul espace Où partir sur une mer bordée de terre ? Le soleil et la lune grandissent les heures En hautes frondaisons bleues aux tiges absentes Les pentes des jardins hésitant en marches Etirent le ciel sur une couche mouvante Surface sans substance réelle où brillent en leurre Les ailes miroitantes d’un vol suspendu    ... [Lire la suite]
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02 mars 2021

Kiki Dimoulá / Κική Δημουλά (1931 - 2020) : Oblivion beach

Oblivion beach   Ce qu'elle en bave, dis donc, l'âme quand au lieu de dormir elle songe à des orthographes mafieuses : l'Homme, par exemple, pourquoi veut-il à tout prix s'écrire avec deux m comme deux poings serrés, pour quoi faire ?   Regarde-moi ça, mon vieux, quelle hypocrisie, à faire dresser les cheveux sur la tête : tout ce que j'ai subi la nuit, tout ce qui m'a torturée, toutes les ténèbres menaçant de m'emmener encore, ces terreurs qui me bandaient les yeux pour m'empêcher de voir où nous allions,... [Lire la suite]
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