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Carrouge

 

Le ciel vide de novembre m’a dicté cette halte

d’un geste sûr

j’entre et c’est à droite dans le cimetière carré

la pierre dans les graviers gris

les plantes en touffes calmes et sèches

le nom effacé dans la pierre

 

c’est alors que je devine votre visage d’En-bas

vos lèvres prises dans la mousse

et posée à votre front frais

la couronne de broussailles et de terre

qui se dénoue lentement

 

cet après-midi de novembre

les corneilles chantent un refrain sans réponse

et la pluie tire ses rideaux bouclés

par-dessus votre lointain visage

que je ne connaîtrai jamais.

 

Soleil ovale

Editions Empreintes, Chavannes-près-Renens (Suisse), 1997

Voir aussi :

Ne rien dire de mon corps (03/02/2017)

 « Gardons ce corps solide… » (10/03/2017)   

« Novembre… » (11/04/2017)

« Vague immense de nos voix… » (05/12/17)